La perte de mes fils Témoignage d’Ivo Sasek
Circulaire septembre 2022

Bien que la perte de nos fils remonte à quelques années déjà, la per­sécution liée à cette séparation s’intensifie de jour en jour. Les récentes attaques médiatiques de la télévision suisse et du mainstream allemand dressent les peuples contre l’OCG et surtout contre moi, à tel point que se faire bousculer et discriminer publiquement fait presque partie du quo­tidien. Récemment, Anni et moi avons voulu souffler un peu dans un de nos endroits préférés. Nous étions en train de discuter lorsqu’un homme d’environ 25 ans s’est levé devant nous et a crié à la foule : « C’est ce chef de secte antisémite, Ivo Sasek, qui bat ses enfants et exploite les gens ; ses propres fils témoignent maintenant contre lui dans les médias après avoir réussi à s’échapper de sa secte ! Il doit s’en aller, nous ne voulons plus jamais le revoir ici. » La moindre tentative de ma part de prendre position a eu l’effet de l’huile sur le feu. Peu de temps auparavant, tout un groupe de personnes s’était réuni à la suite de ce même battage médiatique et avait attisé les craintes à mon égard, au point que non seulement les banques nous ont refusé tout crédit, à Anni et à moi-même, mais qu’en plus un contrat de vente déjà accepté a été déclaré invalide en vertu de lois supé­rieures. En plus des railleries des médias, mes derniers camarades de classe d’autrefois ont été montés contre moi par une lettre d’accusation ouverte d’un camarade de classe en colère et pas un seul ne me soutient encore ouvertement, etc.

Depuis que les médias de masse en commun avec deux de nos fils sont en guerre contre nous, notre vie n’est plus la même ; le mépris et la persé­cution ont ainsi pris une dimension incomparablement plus dramatique et tenace. On jette à nouveau des œufs pourris sur nos maisons, on barbouille les voitures de feutre, on allume des feux d’artifice dans le hangar qui se trouve devant la pièce des réservoirs à mazout du Centre Panorama ; les nuits sont systématiquement perturbées par des pétards lancés par inter­mittence, par des cris provocateurs, etc. ; lorsque je sors de l’entraîne­ment, ma voiture est couverte de l’avant à l’arrière d’une sorte de bouillie blanche. De nombreux OCGéens sont inondés par les accusations à mon encontre provenant des médias. Bien qu’en février 2022, j’aie répondu aux questions incessantes de la Télévision suisse alémanique en clarifiant les choses sur plusieurs pages, ils n’ont pas cessé de déformer mes propos et ont ainsi une fois de plus ignoré mes contre-arguments, comme ces médias de masse payants l’ont déjà fait des centaines de fois depuis des décennies. Bien que je me sois promis de ne pas répondre aux accusations publiques de nos fils, afin de ne pas alimenter le principe du « diviser pour mieux régner », il semble de plus en plus destructeur que le public ne dispose d’aucune contre voix de notre part et doive simplement « nous faire con­fiance ou nous condamner aveuglément ». C’est pourquoi je vais vous expliquer brièvement comment nous voyons les choses :

Nos onze enfants sont tous des enfants désirés. Anni et moi avons béni ces enfants avant même qu’ils ne soient conçus et nous les avons élevés avec tout l’amour imaginable. Notre vie de famille a toujours été absolu­ment harmonieuse, joyeuse, libre et décontractée. Bien sûr, comme dans toutes les familles, nos enfants dépassaient ici et là certaines limites convenues. Les deux fils aînés, en particulier, étaient très forts dans ce domaine. La pire situation, c’est quand ils ont joué avec le feu dans une pièce, ont mis le feu au tapis et ont ensuite obstinément accusé leur petite sœur Noemi de leur délit.

Dans les situations où la vie est en péril, j’agis automatiquement de manière intuitive, cohérente et rapide, de la même manière que toute personne responsable agit sans réfléchir lorsqu’elle voit quelqu’un en danger de mort. Dans les années 80, une étudiante de l’école biblique s’est penchée en arrière pendant le petit-déjeuner et ses longs cheveux crépus se sont pris dans une bougie allumée. Aussitôt, sa tête entière s’est embrasée. Lorsque j’ai entendu son cri, je me suis retourné et, intuitivement, je l’ai frappée à la tête avec le plat de mes mains. En un seul coup, le feu était éteint et elle était sauvée. En d’autres termes, j’ai frappé une étudiante de l’école biblique, et ce en présence d’une centaine de camarades de classe terrorisés ! Et pourtant, aucun d’entre eux ne m’a jamais fait le moindre reproche, car tous étaient extrêmement reconnaissants que j’aie sauvé la jeune fille. Elle n’a pas été brûlée. Ce n’est qu’avec cette conviction que nous avons empêché nos enfants de commettre des actes mettant leur vie en danger, même lorsqu’ils ont failli faire brûler notre maison. Avec le résultat qu’aucun de nos onze enfants n’a plus jamais joué avec le feu à la légère. Je n’ai jamais contesté, ni devant le ministère public, ni devant personne, que nous avons corrigé nos enfants dans des cas graves, comme tous les parents responsables le font par devoir depuis toujours. Seulement, nous avons tou­jours rempli notre devoir de les protéger avec un amour mesuré et jamais de « manière à les rosser », comme les médias le présentent mensongère­ment depuis des décennies. Bien au contraire, lorsque, comme dans le cas ci-dessus, il n’y avait pas d’autre solution, c’est une histoire qui n’a pas duré longtemps et notre réaction était absolument juste et aussitôt après, nous avons à nouveau pris nos enfants dans nos bras, comme toujours. Nous avons toujours eu beaucoup de plaisir et de joie ensemble, malgré les persécutions incessantes des chasseurs de sectes et des médias. Nos fils aînés vivaient encore joyeusement dans notre famille à plus de 27 ans, aimant leur service à plein temps dans notre œuvre et à l’OCG, un service pour lequel ils avaient dû se battre sérieusement des années auparavant. J’ai toujours insisté sur le fait qu’ils devaient choisir et suivre leur propre voie. Et comme vous pouvez le voir sur différents enregistrements publiés, ils l’ont confirmé à maintes reprises et ont clairement témoigné de leur bonheur d’avoir choisi leur propre voie et leur propre service, alors qu’ils avaient déjà plus de 30 ans.

J’ai aimé tous mes enfants, et tout particulièrement les fils perdus, tout au long de leur vie, je ne suis jamais passé devant eux sans m’enqué­rir de leur bien-être, ou au moins sans leur sourire, les remercier pour tout le soutien qu’ils apportent à l’ensemble, etc. À chaque repas et avant de me coucher, je les embrassais et les serrais chaleureusement dans mes bras. Pendant toute leur vie, ils ne nous ont jamais vus, nous parents ou quicon­que dans la famille, laisser le soleil se coucher sur une disharmonie entre nous. Notre habitude immuable était de régler les éventuels dysfonction­nements, insatisfactions ou divergences dans les moindres détails, jusqu’à ce que tout le monde soit satisfait. En tant que parents, nous avons toujours demandé à nos onze enfants de ne jamais faire quoi que ce soit s’ils s’y sentaient forcés ou en gardant le silence sur d’éventuelles troubles ou in­satisfactions. Ils ne devaient en aucun cas être ignorés ou avoir un manque. Ainsi, pendant plus de 30 ans, nous avons vécu exclusivement dans le plus grand respect, le plus grand égard et le plus grand amour mutuels. Cet amour et cette estime mutuels sont encore visibles aujourd’hui dans toutes nos productions communes. Cela ne signifie pas pour autant que nous n’avons pas dû faire face à de solides difficultés. Notre fils aîné avait tendance à avoir des exigences auxquelles il m’était impossible de répondre. Voici un exemple de la manière dont son penchant pour des idéaux trop élevés, par exemple dans le domaine de l’art, m’a parfois mis dans une situation extrêmement difficile. La musique que je produisais pour nos oratorios familiaux ne lui suffisait pas. Elle n’était tout simple­ment pas assez professionnelle pour lui. Au fil des années, j’ai donc eu des heures de discussions pénibles, au cours desquelles j’ai dû lui expliquer à chaque fois comment, en plus de tous les autres services, il me manquait tout simplement du temps et de l’énergie pour produire une musique encore plus élaborée. Il comprenait temporairement ma détresse, mais il retombait toujours dans ses grands idéaux et a un jour acheté ses propres appareils de production pour satisfaire ses exigences. Ce n’est qu’après de nombreuses années, lorsqu’il s’est lui-même retrouvé à l’épreuve entre ses services prioritaires et ses ambitions artistiques, qu’il a pu me comprendre de tout cœur. Mais entre-temps, des conflits similaires, dans d’autres domaines également, nous ont conduits (de préférence juste avant des représentations familiales) aux limites extrêmes de nos forces. Le pire s’est produit en 2011 en Belgique, juste avant notre entrée en scène, qui devait donner naissance aux principales perspectives d’avenir, voire à notre branche OCG belge tout entière. Au cours de ces « douleurs d’accouchement », notre fils aîné, dans une contestation sans précédent, a fait naître des reproches de plus en plus aigus à mon encontre. La tension est montée jusqu’à ce que j’éclate et que je commence à réprimander Satan avec véhémence. Intuitivement, je me suis comporté de la même manière qu’envers l’étudiante biblique citée au début. Peu après, le feu de la division et de l’accusation s’est éteint. Après une minute de silence, nous nous sommes tous retrouvés dans les bras les uns des autres. Notre fils aîné s’est excusé du fond du cœur de nous avoir, juste avant notre entrée en scène, tous provoqués si cruellement que même sa femme a dû s’opposer à lui. Le lendemain, il nous a encore une fois tous chaleureusement remerciés pour la patience et le pardon dont nous avons fait preuve à son égard.

S’ensuivirent des années de bonheur sans nuage, de joie et de liberté sans précédent dans la vie de notre aîné. Nous nous remerciions mutuel­lement à chaque occasion pour ce que nous étions et pour notre travail. Le monde semblait en ordre et son ministère portait lui aussi de nombreux fruits. Un jour, notre fils aîné nous a invités à un pique-nique au bord du lac. Toute la famille était réunie en cette belle journée d’été et, comme à l’accoutumée, les récits de réveils, de percées et de progrès en tous genres ont fusé de toutes parts. Juste avant de prendre congé, j’ai fait un petit tour en bateau avec notre aîné, qui hurlait de joie. Nos deux fils aînés nous ont encore montré leur appartement et tout ce qui avait changé positivement. C’était une journée très spéciale, une soirée pleine de lumière, qui annon­çait à tous égards combien les grâces et les bénédictions de Dieu sont incroyablement grandes. Après plus de 40 ans de dur service au front, j’ai ressenti pour la première fois de ma vie quelque chose qui ressemblait à un avenir dans lequel je pouvais respirer et me reposer, car des fils si précieux et si compétents étaient devenus des piliers solides de l’œuvre de notre vie. Après des embrassades chaleureuses et des remerciements mutuels, nous sommes allés nous coucher dans la joie. Le lendemain matin, on a frappé tôt à la porte de mon bureau. Lorsque j’ai ouvert la porte, notre deuxième fils, pâle comme un linge, me tendait une lettre, la lettre d’adieu de notre fils aîné.

Toute tentative d’éclaircissement s’est transformée en son contraire. La scène de Belgique s’est répétée de manière plus dramatique. Mais cette fois, je me tenu ferme. En effet, il y a onze ans déjà, en Belgique, j’avais assuré à notre fils aîné que je ne l’arracherais plus jamais au feu « comme un exorciste » s’il se laissait à nouveau aller à de tels mensonges sata­niques. Il était facile de prévoir qu’un jour, il pourrait retourner cela contre moi. C’est pourquoi nous avions convenu qu’en cas de récidive, il serait seul et responsable de ces forces du mensonge si elles venaient frapper à nouveau à sa porte. Comme nous n’avons plus pu parvenir à une unité cette fois-ci, malgré toutes les discussions dans la douceur et la patience, et que les reproches à mon égard et à notre égard n’ont cessé de s’aggraver, nous avons convenu de sceller la séparation qui s’était produite et de nous laisser mutuellement suivre notre chemin en paix. Une seule chose était claire pour nous après tous ces efforts infructueux : après cette rupture massive de confiance et de fidélité envers le ministère auquel notre fils aîné s’était engagé devant Dieu, nos chemins devaient rester séparés. Nous n’avions plus la force de poursuivre un débat aussi stérile. Nous avons convenu oralement et par écrit que nous nous laisserions mutuellement suivre notre chemin en paix et que nous ne ferions jamais état de quoi que ce soit de négatif en public, afin que le diable ne puisse pas en faire un piège et monter des nations entières contre notre beau message et l’œuvre de notre vie via les médias de masse.

Notre fils aîné était un des piliers principaux de notre ministère de l’OCG, son départ soudain a fait s’effondrer plusieurs dizaines d’autres piliers principaux de notre œuvre. En premier se sont effondrés tous ceux dont j’avais signalé en vain la surcharge à notre fils aîné. Pour lui, j’exa­gérais. Notre deuxième fils s’est senti tellement dépassé par la situation et abandonné par son frère aîné que quelques jours plus tard, il a pris la fuite face à ses devoirs, de la même manière que son frère.

Au lieu d’une « retraite paisible », des années d’épreuves existentielles ont donc commencé pour moi. Mais pour ma famille et mon équipe de front aussi, la perte d’innombrables collaborateurs est devenue un fardeau presque insupportable. Aujourd’hui, nos fils nous poursuivent même en justice pour des accords internes que nous avions décidés ensemble, en paix et à leur plus grand avantage. En effet, nous avons ouvert notre propre magasin grâce à l’héritage de la mère d’Anni, pour pouvoir ainsi contribuer aux frais de fonctionnement de l’OCG. Sous l’approbation solennelle et la planification commune de toute l’équipe du front, nous avons mis en place ce nouveau service. Nous avons convenu qu’Anni et moi renoncerions à l’avenir à tous les dons adressés par exemple « à Ivo, Anni et sa famille » ou « à Ivo, Anni et leur équipe », etc. Notre part irait à « tous les employés à plein temps », et nous pourrions subvenir aux besoins de notre famille grâce à un loyer modeste convenu pour le nouveau magasin. Ce change­ment décidé en commun a toujours profité à toutes les parties. Les équipes reçoivent en plus les parts de dons auxquelles Anni et moi renonçons vo­lontairement. Les gérants de notre magasin peuvent vivre en autosuffisance grâce aux revenus qui en résultent, et l’ensemble de l’OCG a pu trouver depuis des années son plus grand sponsor grâce à notre propre magasin. Malgré cela, les médias de masse me stigmatisent aujourd’hui, précisément à cause de cette décision prise en commun, comme un abominable exploi­teur qui ne fait que s’enrichir lui-même avec des méthodes psychologiques coercitives, et ils répandent maintenant toutes ces horreurs par la bouche de nos fils que nous respectons et aimons toujours, qui se sont l’un l’autre empoisonnés spirituellement, contaminés et arrachés au courant commun de vie et de paix. De tous les millions de francs et d’euros que nous avons versés aux États chaque année depuis 1984, de tous les millions de revenus auxquels j’ai sciemment renoncé chaque année depuis des décennies pour le bien commun, il n’a jamais été question ne serait-ce que d’un seul mot. Pas même de nos services et produits, qui sont par principe gratuits[1]. Et je pourrais commenter de la même manière tout autre reproche, mais je ter­minerai ma petite contre voix, pour éviter que les accusations ne s’éter­nisent, par un petit conseil, comme une règle d’or : quoi que les médias de masse et les soi-disant experts en sectes & Co. disent contre moi ou contre nous ici… il suffit de le tourner à 180° pour que cela corresponde à peu près à la réalité.

Avec tout mon amour et ma gratitude pour votre fidélité à notre égard, en dépit de toutes les hostilités.

Ivo